La traversée des 5 continents à la nage. C'est un départ!
Le jeudi 25 août 2016
Entrevue exclusive
Normand Piché l'aventurier nageur et toute son équipe ont quitté Montréal ce matin, 25 août pour partir à l’aventure et relier les cinq continents à la nage!
En octobre 2015, à l’occasion d’un événement sur le Bateau-Mouche qui réunissait amis, famille, collaborateurs et collègues, Normand Piché dévoilait publiquement son excitant projet – un peu fou il faut se le dire – de devenir le premier Américain à relier les 5 continents à la nage. Cette audacieuse aventure autour du monde totalise une centaine de kilomètres de nage sur 5 traversées, et ce, à l’intérieur de 80 jours.
Il y a quelques semaines, à l’approche du grand départ et à quelques jours seulement de la réalisation de son rêve, Normand Piché répondait à nos questions.
Normand, quelle place occupe l’eau dans ta vie?
L’eau c’est mon élément préféré. En fait, je me sens mieux dans l’eau que sur terre. Un grand sentiment de liberté. L’eau m’apaise et me donne un sentiment de connexion profonde.
Pour accomplir quelque chose d’aussi énorme, dois-tu te concentrer sur le grand objectif ou ramener ça à plus petit (par exemple à chacune des étapes, chaque entrainement)?
Les deux. Conserver dans la mire l’objectif final tout en restant dans le moment présent bien ouvert à toutes les possibilités qui se présentent sur mon chemin. Avoir de petits objectifs au quotidien (voire microscopiques), et chaque petite étape est importante et stimule la suivante (c’est comme l’effet boule de neige). Surtout, je n’attends pas que tout soit parfait, d’avoir les réponses à toutes les questions pour passer à l’action. Je compose avec ce qui est présent et j’avance un coup de bras à la fois. C’est ma devise depuis le début.
Qu’est-ce que tu appréhendes le plus? Physiquement et humainement?
Je suis bien préparé, j’ai nagé 6 jours par semaine et cumulé des distances que j’ai peine à croire moi-même (jusqu’à 60km par semaine de nage). L’eau froide du Détroit de Béring est un défi important pour moi car je suis très frileux. Les méduses dans l’Océan Pacifique m’inquiètent aussi. Elles sont féroces et pourraient même être mortelles.
Humainement, je suis conscient qu’il y aura des défis importants entre les membres de l’équipe. Nous allons vivre à proximité pendant plus de 2 mois, mais j’ai confiance que tout ira bien même dans les plus grands défis.
Dans des moments de découragement, tu penses à quelqu’un, à quelque chose? Tu te dis quoi?
Le processus a été une montagne russe d’émotions et de défis. Honnêtement et aussi bizarrement que ça puisse paraître, je n’ai pas eu de moment de découragement. Des inquiétudes, de grands questionnements, certes, mais jamais de découragement. Depuis le début, j’ai toujours eu la croyance profonde, voire extrême, que j’allais réaliser mon rêve.
Quand j’ai eu des baisses de motivation, je visualisais la fin d’une traversée et je m’imaginais le moment de fierté que je vais vivre entouré des membres de l’équipe. Je nous visualise victorieux
Des surprises sur le chemin?
Absolument. À tous les jours et c’est extraordinaire. Plein de choses que je n’avais pas imaginées.
Et des pièges?
Constamment. Par contre, je crois que tout ce qui nous arrive est une opportunité même quand ca semble négatif. Personnellement, ça me permet de réajuster, de réévaluer mes stratégies, de faire des changements. Derrière les obstacles se cachent bien souvent des opportunités inespérées.
Qu’as-tu découvert sur toi?
Qui je suis véritablement. Quand j’ai trouvé mon rêve (ce qui n’est pas nécessairement évident) je me suis rencontré pour vrai, dans mon authenticité, ma vérité, bien aligné avec mes valeurs profondes. J’ai l’impression de devenir un homme meilleur; plus sage, plus fort, plus fougueux, plus ouvert, plus tolérant, plus conscient de moi et des autres.
Tu as hâte?
C’est une bonne question. Oui et non. J’ai hâte de vivre l’expédition, mais le départ signifie aussi la fin d’un processus de près de 2 ans qui a été extraordinaire dans les beaux comme les moins beaux moments. Quand j’y pense, ça me rend un peu nostalgique. Le départ signifie en quelque sorte le début de la fin de cette aventure même si je sais qu’il y a une suite et de nombreux projets à venir. Un rêve amène inévitablement un autre rêve et il y a déjà un nouveau projet (rêve) qui sommeille en moi.
Pour suivre l’aventure et en apprendre davantage sur l’expédition, consultez le site web et suivez Normand sur les réseaux sociaux.
